Texte de base du projet

CONTEXTE
Depuis vingt ans, l’intervention sur les jardins de l’Abbaye de Fontevraud a consisté en la reconstitution de jardins médiévaux. Désormais, tout en poursuivant ce travail historique, l’Abbaye a décidé d’ouvrir le traitement de ses jardins à d’autres perspectives, d’autres thématiques, d’autres évènements.
Le service pédagogique de l’abbaye de Fontevraud a demandé à la section arts appliqués du lycée Léonard de Vinci de Montaigu (Vendée) de concevoir un jardin pour le printemps 2009.
Fort de cette proposition, nous avons construit un projet pédagogique d’envergure qui permettra :
  • de structurer sur trois années notre enseignement
  • de travailler concrêtement entres différents établissements et de vivre une réelle transversalité des différents enseignements
  • d’approfondir les notions environnementales, techniques et symboliques du jardin et de la plante
  • de prendre le temps de l’expérimentation et de la production.
  • de confronter les différents élèves à la réalité d’une mise en œuvre professionnelle.
ÉTAT D’ESPRIT
Notre projet accompagne concrêtement le nouveau référentiel des études d’Arts Appliqués qui replace les aspects technologiques au moins au même niveau que les aspects conceptuels.
Lors de ce projet, nous rencontrerons des artisans, nous travaillerons des matières premières de base, terre, paille, ferraille..., nous travaillerons la relation et la différenciation entre technologies, techniques et matériaux.
De nombreux courants artistiques du XXe siècles, de l’arte povera au land art, se sont préoccupés des matériaux simples, voir des matériaux de rebut. Interrogations ou réactions au consumérisme excessif et à l’exploitation industrielle des espaces et ressources naturelles, ces expériences artistiques sont désormais synchrones avec l’inquiétude grandissante de l’ensemble des citoyens vis à vis des dégradations causées à notre environnement et à notre santé.
Dans le cadre de ce projet, nous montrerons que les Arts appliqués ont leur rôle à jouer pour améliorer la situation, dans le domaine du choix des matériaux et donc de leur connaissance (toxicité, conditions de production, recyclage, ...) et aussi dans le domaine de la mise en œuvre (choix permanents entre matériaux naturels et industriels ou chimiques, économie solidaire, liens accrus entre producteurs et utilisateurs, ...)
Notre projet de jardin permettra d’alerter les élèves, futurs concepteurs professionnels dans tous les domaines du design, sur ces questions.

UN TRAVAIL CONNECTÉ AVEC LE MONDE
Gilles Clément, jardinier, paysagiste, « jardiniste », ne manque pas une occasion de rappeler que ce qui importe le plus, c’est la pérennité des plantations.
Nous allons inscrire la conception de notre jardin en connexion avec une manifestation mise en place pour les cinq prochaines années par l’Abbaye de Fontevraud, avec le photographe Pierre de Vallambreuse.
Pierre de vallambreuse inscrit son travail de photographe dans la lignée de l’engagement de Levi-Strauss pour la survie des peuples autochtones. Membre de l’association « Anthropologie et photographie » (avec Edgar Morin et Jean Malaurie), Pierre de Vallambreuse a constitué, en vingt ans de voyages, un fond photographique unique sur 27 peuples autochtones.
Pierre de Vallambreuse met en place un projet sur cinq années (« Les hommes-racines ») qui consistera à exposer ses photographies dans plusieurs sites nationaux, dont l’Abbaye de Fontevraud, pour faire connaître la précieuse diversité des écosystèmes dans lesquels vivent les peuples autochtones et œuvrer à leur sur-vivance.
Créer un parcours et orienter le regard des visiteurs, alerter sur la fragilité des ecosystèmes et la nécessité de la conservation des plantes menacées d’extinction, relier les préoccupations de préservation du patrimoine architectural de nos sociétés avec l’urgence de la mise en œuvre d’un respect intégral de sociétés autochnones en grand danger, voilà les dimensions supérieures d’un projet pédagogique dans « l’esprit des lieux ».